Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/379

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
367
CHANT QUATORZIÈME.

15. « Lorsqu’elle aura revêtu la chair glorieuse et sainte, plus, étant complète, plaira notre personne ;

16. « Ce pourquoi s’accroîtra ce que de gratuite lumière nous donne le souverain Bien, lumière qui nous rend aptes à la voir :

17. « D’où doit croître la vision, croître l’ardeur qu’elle allume, croître le rayon [6] qui de l’ardeur vient.

18. « Mais comme le charbon qui jette de la flamme, et en éclat la surpasse tellement que distinct il y apparaît :

19. « Ainsi cette splendeur qui maintenant nous enveloppe, sera vaincue par l’éclat de la chair qu’aujourd’hui la terre recouvre :

20. « Et point ne nous fatiguera cette éclatante lumière, parce que seront forts les organes du corps à tout ce qui pourra nous délecter. »

21. Tant me parurent animés et prompts l’un et l’autre chœur à dire Amen que bien montrèrent-ils le désir des corps morts [7] ;

22. Peut-être non pour eux seuls, mais pour les mères, les pères, et les autres qui leur furent chers, avant qu’ils fussent des flammes éternelles [8].

23. Et voilà [9] qu’au-dessus de la lumière qui était là, en naît autour une autre de pareil éclat à la manière d’un horizon qui s’éclaircit.