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LE PARADIS.

32. Regnum cœlorum [22] souffre violence par l’ardent amour et la vive espérance, qui vainquent la divine volonté,

33. Non comme l’homme domine l’homme, mais ils la vainquent parce qu’elle veut être vaincue, et, vaincue, elle vainc par sa bénignité [23].

34. « La première vie [24] du sourcil et la cinquième te jettent en étonnement, parce que tu vois se diaprer d’elles la région des anges.

35. « De leur corps elles ne sortirent point Gentiles, comme tu le crois, mais chrétiennes dans une ferme foi, celle des pieds qui devaient souffrir, et celle des pieds qui ont souffert [25] :

36. « L’une, de l’enfer où jamais on ne revient au bon vouloir, se rejoignit aux os, et ce fut le prix d’une vive espérance :

37. « D’une vive espérance, uniquement fondée sur la puissance des prières faites à Dieu pour la ressusciter, de sorte que sa volonté en pût être mue.

38. « L’âme glorieuse dont je parle, retournée dans la chair où elle demeura peu, crut en celui qui pouvait l’aider ;

39. « Et croyant, tellement s’enflamma des feux du véritable amour, qu’elle devint digne de venir en cette joie.