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CHANT VINGTIÈME.

24. « Maintenant il connaît clairement ce que le monde ne peut voir de la divine grâce, bien que sa vue ne découvre pas le fond. »

25. Telle que l’alouette qui d’abord s’ébat dans l’air en chantant, puis se tait, rassasiée de la douce mélodie dont elle s’enivre ;

26. Telle me parut l’image empreinte de l’éternel plaisir [16], par le vouloir duquel toute chose est ce qu’elle est.

27. Et quoique je fusse à mon douter ce que le verre est à la couleur qui le revêt [17], je ne pus en silence attendre le temps [18] ;

28. Mais de ma bouche : — Quelles sont ces choses [19] ?… sortit par la force de son poids [20] ; sur quoi je vis ces esprits resplendir d’une grande allégresse.

29. Puis aussitôt, l’œil plus ardent, le bienheureux Signe me répondit, pour dans l’étonnement ne pas me tenir suspendu :

30. « Je vois que tu crois ces choses parce que je les dis, mais tu ne vois pas le comment ; de sorte que, si elles sont crues, elles restent cachées.

31. « Tu ressembles à celui qui apprend bien le nom de la chose, mais ne peut voir sa quiddité [21], si un autre ne la montre.