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LE PARADIS.

24. Et moi après : — Les choses profondes [17], qui à moi se découvrent ici, en bas [18] aux yeux sont si cachées,

25. Qu’elles ont leur être dans la croyance seule, sur laquelle se fonde la haute espérance ; et ainsi de substance elle prend l’intention [19].

26. Et d’après cette croyance, sans avoir d’autre vue [20], nous devons syllogiser [21] ; et ainsi elle renferme l’intention d’argument.

27. Alors j’ouïs : « Si tout ce qui en bas s’acquiert par enseignement, de cette sorte était entendu, banni serait l’esprit de sophisme. »

28. Ainsi parla cet ardent amour ; puis il ajouta : « D’un bon cours est de cette monnaie et l’alliage et le poids ;

29. « Mais dis moi si tu l’as dans ta bourse. » Et moi : Oui, je l’ai si brillante et si ronde [22] que dans son coin rien ne m’est en doute.

30. Ensuite, du fond de la lumière qui là resplendissait, sortit [23] : « Ce précieux joyau sur lequel toute vertu se fonde,

31. « D’où t’est-il venu ? » Et moi : — L’abondante pluie de l’Esprit Saint, répandue sur les vieilles et les nouvelles Écritures [24],

32. Est le syllogisme qui en moi l’a conclue [25] si nettement que, près d’elle, toute démonstration me paraîtrait obtuse.