Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/463

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
453
CHANT VINGT-QUATRIÈME.

33. J’ouïs ensuite : « L’ancienne et la nouvelle proposition [26] qui te conduit à cette conclusion, pourquoi la tiens-tu pour parole divine ? »

34. Et moi : — La preuve qui me découvre le vrai sont les œuvres [27] qui suivirent, pour lesquelles jamais la nature ne chauffa le fer, ni ne battit l’enclume.

35. Il me fut répondu : « Dis, qui t’assure que ces œuvres furent ? La parole même qu’il s’agit de prouver, elle seule te le jure [28]. »

36. — Si le monde, dis-je, vint au christianisme sans miracle, celui-ci est tel que les autres n’en sont pas le centième,

37. Que tu sois entré pauvre et à jeun dans le champ pour semer la bonne plante, qui fut vigne autrefois et maintenant est devenue ronce.

38. Cela fini, la haute cour sainte entonna, de sphère en sphère, un Louons Dieu [29] dans la mélodie qui là-haut [30] se chante.

39. Et ce baron [31], qui, ainsi de rameau en rameau m’examinant, m’avait déjà tiré jusqu’aux dernières feuilles,

40. Recommença : « La grâce qui courtise ton âme, t’a fait jusqu’ici ouvrir la bouche comme tu devais l’ouvrir ;