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Page:Dante - La Divine Comédie (trad. Artaud de Montor).djvu/30

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… Je vis venir quatre personnages… (P. 16.)


CHANT QUATRIÈME



U n violent bruit de tonnerre, m’ébranlant la tête, rompit mon sommeil profond : je m’agitai comme un homme qu’une secousse éveille. Je portai autour de moi mon œil reposé, et je cherchai à reconnaître le lieu où je me trouvais. Je me vis alors sur le bord de l’abîme de douleurs, où se font entendre tant de gémissements épouvantables imitant les fracas de la foudre. Cet abîme était nébuleux, obscur et immense. En y fixant mes yeux, je ne pouvais distinguer aucun objet. « Descendons maintenant dans le monde des ténèbres, me dit mon guide en pâlissant, je vais marcher le premier, tu me suivras. » Mais, me sentant tout ému de sa pâleur, je lui parlai ainsi : « Toi qui sais si bien ranimer mon courage, dis, quand tu es