Page:Dante - La Divine Comédie (trad. Artaud de Montor).djvu/309

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quatre autres femmes habillées de pourpre : elles suivaient une d’elles qui avait trois yeux à la tête.

Après ce spectacle, je vis deux vieillards différemment vêtus, et tous deux dans une attitude vénérable et tranquille. L’un paraissait avoir l’habit des disciples de ce grand Hippocrate dont la nature fit présent aux êtres animés qui lui sont le plus chers. L’autre montrait un soin différent en tenant une épée brillante et aiguë qui m’effraya, quoique je fusse de l’autre côté du fleuve.

Je vis ensuite quatre personnages d’une humble contenance, et derrière eux, j’aperçus un vieillard seul qui dormait, mais avec une figure vive et spirituelle : les sept derniers avaient les mêmes vêtements que les vingt-quatre premiers ; mais des couronnes de lis n’ornaient pas leurs têtes. Ils portaient des tresses de roses et d’autres fleurs vermeilles, tellement que celui qui n’aurait pas été à une grande distance, aurait juré que le sommet de leur tête était environné de flammes. Quand le char fut vis-à-vis de moi, on entendit un coup de tonnerre : les saints personnages parurent interdits et s’arrêtèrent avec les candélabres et tout le cortège.