Page:Dante - La Divine Comédie (trad. Artaud de Montor).djvu/327

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« Peut-être, dit Béatrix, un plus grand soin a-t-il occupé sa mémoire, et l’a-t-il distrait au point qu’il a mal écouté tes paroles : mais conduis-le vers l’Eunoë que tu vois couler ici, et, comme tu as coutume de le faire, rends la vie à sa vertu évanouie. »

Telle que la personne polie qui, sans résister, adopte sur-le-champ la volonté d’autrui, aussitôt qu’un signe la lui a manifestée, la femme sacrée se mit en marche, quand je fus près d’elle, et dit à Stace, avec les grâces d’une femme : « Viens avec lui. »

Si je pouvais m’étendre davantage, ô lecteur, je chanterais en partie la douce boisson dont je ne pus me rassasier ; mais puisque toutes les parties de cette seconde Cantica sont remplies, le frein de la méthode que je me suis prescrite ne me permet pas d’aller plus avant.

Rafraîchi comme les jeunes plantes nouvellement couvertes de feuilles, je sortis de l’onde sainte, purifié et disposé à monter aux étoiles.