Page:Dante - La Divine Comédie (trad. Artaud de Montor).djvu/338

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme je vais droit à la vérité que tu désires ; tu sauras ensuite toi-même ne pas perdre le gué. Il convient que tu doives aux moteurs bienheureux la connaissance du mouvement et de la vertu des sphères, comme on doit au forgeron la connaissance de l’art du marteau.

« Le huitième ciel, que tant de feux rendent si beau, prend l’image que lui imprime la haute intelligence qui décide son mouvement. L’âme, dans votre poussière, se répand en différents membres et en diverses puissances : c’est ainsi que cette intelligence suprême développe sa bonté multipliée envers les étoiles, en se tournant vers son unité.

« Chaque vertu forme une ligne particulière avec le corps précieux qui lui fait opérer ses effets, comme la vie, en vous, se lie à votre âme. Cette vertu, mêlée à chaque étoile, par la nature joyeuse dont elle dérive, brille comme la joie dans un œil satisfait. De cette vertu, et non de corps denses ou clairs, provient ce qui te paraît différent entre une lumière et une autre nature de lumière. Cette vertu est le principe formel qui, d’accord avec sa puissance, produit ces corps remarquables par leur clarté et leur densité.