Page:Dante - La Divine Comédie (trad. Artaud de Montor).djvu/346

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dre, il s’y retranche, comme la bête sauvage dans son antre ; sinon chacun de nos désirs serait inutile. Mais ensuite le doute naît au pied de la vérité, comme une espèce de rejeton, et naturellement ils s’élèvent tous deux, en entrelaçant leurs rameaux.

« Vos réponses m’invitent et m’encouragent à vous demander avec respect, ô femme bienheureuse ! l’explication d’une autre vérité qui n’est pas encore bien éclaircie pour moi. Je veux savoir si l’homme qui a rompu ses vœux, peut vous satisfaire par de bonnes actions qui fassent incliner votre balance. »

Béatrix jeta sur moi des regards pleins d’étincelles d’amour et de divinité. Ma vertu vaincue lui céda, et je restai confondu, en baissant humblement les yeux.