Page:Dante - La Divine Comédie (trad. Artaud de Montor).djvu/462

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sont pires que des pourceaux, et qui payent en monnaie de mauvais coin.

« Nous nous sommes trop éloignés de notre sujet ; reprenons la vraie route, et regagnons le temps que nous avons perdu. La nature angélique se multiplie tellement de degré en degré, qu’il n’est pas de termes humains pour exprimer le nombre des anges ; et, si tu te souviens des révélations de Daniel, tu verras que dans les milliers qu’il cite, il ne manifeste pas un nombre déterminé. La première lumière qui éclaire toute cette nature, se répand en autant de portions qu’il y a de lueurs différentes auxquelles elle doit s’unir. L’effet de son amour se mesure en raison de la connaissance plus ou moins grande de Dieu, dont les anges ont l’avantage d’être doués ; et la douceur de cet amour ineffable bout, et s’attiédit diversement en eux.

« Considère donc la hauteur et la grandeur de la valeur éternelle, qui s’est réfléchie dans cette immense quantité de miroirs où elle se multiplie sans avoir cessé de rester, comme auparavant, dans son unité. »