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CHANT DIX-HUITIÈME

te poursuis de l’oeil plus que les autres. » Il repartit en se frappant la tête : « Les flatteries qui, là-haut, ont empoisonné ma bouche m’ont plongé dans ce séjour immonde. »

« Porte ta vue plus avant, me dit mon guide, tâche d’atteindre avec les yeux la figure de cette femme échevelée qui se déchire de ses mains fétides, qui tantôt s’accroupit, et tantôt se relève : c’est la courtisane Thaïs, qui lorsque son amant lui dit : « Ai-je de grands mérites auprès de toi ? » répondit : « Oui, tu es merveilleusement digne de mes bonnes grâces. » Retirons-nous maintenant, nous avons assez rassasié nos regards. »