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Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/132

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là, peinte en lui. Ainsi vous devez avoir (pour lui) une bien plus grande sollicitude, — pour lui dont il importe que le bien s’approche, —afin que votre image lui devienne encore plus chère.

Si vous voulez dire, 6 ma douce espérance, d’apporter un retardement à la chose que je vous demande, sachez que je ne peux l’attendre davantage, car je suis au bout de mes forces. Vous devez vous en apercevoir, puisque je me suis mis à chercher l’espérance dernière, et que je me suis chargé de supporter tous les fardeaux de l’homme, — (allant) jusqu’à sa condition, qui est la mort, avant qu’il éprouve son meilleur ami ; qui ne sait s’il le trouvera, et pour qui, s’il lui arrive qu’on réponde mal (à son attente), cette chose n’est plus celle qui lui était si chère…, la mort n’étant pas plus rude ni plus amère.

Et vous, (vous) êtes celle que j’aime le plus ; (c’est vous) qui pouvez me faire le plus grand bien, et en qui repose le mieux mon espérance. J’implore la vie seulement pour vous servir, et je ne demande et ne veux que les choses qui sont à votre honneur ; toutes les autres me sont ennuyeuses. Vous pouvez me donner ce qu’une autre n’ose (donner) ; le oui ou le non, Amour l’a entièrement remis à votre discrétion, ce dont je m’estime heureux. La foi, que je vous jure, émane de votre affable maintien ; car chacun de ceux qui vous admirent connaît infailliblement