Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/46

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Aussi, voulant faire comme ceux qui par honte cachent leur pauvreté, je montre de l’allégresse au dehors, et dans le fond de mon cœur je me consume et gémis !

SONNET II.

Sur la mort d’une jeune dame, amie de Béatrice.

Amants, puisque Amour pleure, pleurez en apprenant la cause de ses larmes. Amour entend avec douleur les dames l’appeler en montrant dans leurs yeux une amère affliction,

De ce que la brusque Mort a mis sa main cruelle sur un noble cœur, en détruisant, l’honneur excepté, tout ce qui, en ce monde, est à louanger dans une dame.

Apprenez qu’Amour lui porta un tel honneur, que je le vis sous sa figure véritable, se lamenter sur l’avenante image défunte ;

Et il regardait souvent vers le ciel, où était déjà placée la belle âme qui avait été une femme de si gracieuse apparence.