Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/83

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Une apparence angélique repose en vous, 6 Dame. Dieu ! qu’aventureux fut mon désir ! Votre allure enjouée, surpassant et laissant derrière elle la nature et l’usage, est bien une admirable chose : en elles-mêmes les dames vous appellent Déesse, comme (en effet) vous l’êtes ; vous paraissez si belle, que je suis inhabile à le dire… eh ! qui pourrait imaginer quelque chose au delà de la nature ?

Au delà de la nature humaine Dieu fit votre douce beauté, afin que par votre essence vous soyez souveraine. Pour que votre image ne soit pas éloignée de moi, que maintenant la douce Providence ne me soit point cruelle ! Et si cela vous paraît un outrage que de m’être adonné à vous aimer, ne m’en blâmez pas ; c’est Amour seul qui m’y contraint, et contre lui ne tient ni force, ni prudence.