Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/94

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SONNET IX.

Où le mène le désir de voir sa Dame.

Je suis si désireux de la douce lumière des traîtres yeux qui m’ont mortellement blessé, que là, où je suis mourant et raillé, cet ardent désir me ramène sans cesse.

El qu’elle se montre simplement ou qu’elle paraisse brillante, l’un ou l’autre aspect m’éblouit tellement, que, séparé de la force et de la raison, je suis le seul désir qui devient mon guide.

Il (ce désir) me mène tout plein de foi à une mort douce à travers une douce erreur, que j’ai reconnue seulement depuis ma perte.

Et j’ai une grande affliction de voir mon tourment dédaigné ; mais je m’afflige davantage, hélas ! de voir avec moi la pitié traîtresse (en fait) de récompense.