Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/172

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expliquer le sens des parties ainsi divisées. Il n’y a donc pas lieu de le faire pour que la signification en soit comprise.

Il est vrai que, parmi les expressions relatives au sens de ce sonnet, il en est qui demeurent douteuses. Ainsi, quand je dis que l’Amour tue tous mes esprits et ne laisse en vie que ceux qui leur servent d’instrumens, ceci demeure inexplicable à qui n’est pas au même degré fidèle de l’Amour. Et il est certain que ces mots douteux seraient compris de ceux qui le sont.

Il n’est donc pas nécessaire de donner cette explication qui serait inutile et même superflue.


La scène qui vient d’être reproduite ne rappelle-t-elle pas ce que faisait ressentir aux Anciens l’approche imaginaire d’un Dieu, et surtout l’approche de sanctuaires particulièrement redoutés ? Il s’agissait là de phénomènes d’hystéricisme soit isolés, soit communiqués aux foules par une véritable contagion. L’état général des esprits pendant toute la durée du moyen âge était tout à fait favorable à des manifestations de ce genre. Quelque part que l’on puisse faire à l’enveloppe romanesque dont sont entourés la plupart des incidents de la Vita nuova, même