Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/23

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quelque idée qui ne soit pas trop éloignée de la réalité.

La famille de Dante, dont il se plaît à faire remonter l’origine à des temps très lointains, ne paraît avoir eu à Florence qu’une situation très modeste.

Il perdit son père à l’âge de dix ans. Les Alighieri étaient sans doute dans l’aisance. Dante possédait lui-même, lors de son priorat, plusieurs propriétés, tant à Florence que dans les environs, dont nous ne connaissons pas l’importance, et dont la confiscation accompagna sa condamnation à l’exil. Et l’on pourrait dire, si cette expression était de mise ici, qu’il appartenait à une bourgeoisie aisée.

Quant à la personne de son père, on n’en connaît rien. Et ce silence absolu dans les souvenirs conservés de cette époque, comme dans l’œuvre de son fils, donne à penser qu’il ne tenait pas une grande place dans le monde de Florence. Il n’est fait mention de lui que dans le commentaire de Boccace, à propos de l’invitation qui lui fut adressée par le Signor Folco Portinari, et à laquelle il amena son fils Dante, encore enfant[1].

Dante avait perdu sa mère (Bella) de bonne heure, et son père s’était remarié. Nous ne savons pas la part que sa belle-mère (matrigna) a pu prendre aux premières années de sa vie, et à son éducation. Quoi

  1. Commentaire du ch. II.