Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/24

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qu’il en soit, celle-ci paraît avoir été très soignée, et l’on ne peut s’empêcher de remarquer que tout, dans ses habitudes d’extrême politesse, dans la délicatesse et le raffinement de son langage, semblerait porter l’empreinte d’une éducation féminine.

Boccace affirme qu’il montra une aptitude précoce aux études théologiques et philosophiques. C’était là du reste le champ où s’exerçait à peu près exclusivement la scolastique d’alors. Dante nous apprend lui-même[1] que ce ne fut qu’après la mort de Béatrice, par conséquent entre vingt-cinq et trente ans, qu’il se mit à suivre les écoles des religieux et des philosophes, s’en étant sans doute tenu jusque-là à des études élémentaires, et que, « grâce à ce qu’il savait de grammaire et à sa propre intelligence, il se mit en état au bout de trente mois d’étude de venir chercher des consolations dans les écrits de Boece et de Tullius » (c’est ainsi qu’il appelle toujours Cicéron). Il ne paraît guère avoir su le grec, qui du reste n’était encore que peu répandu à cette époque. Mais il acquit de bonne heure des notions de tout. Il était familier avec la cosmographie et avec l’astrologie (astronomie) de ce temps-là.

Il avait beaucoup de goût pour les arts, la musique surtout, et il avait étudié le dessin auprès de son ami Giotto et de Cimabue. Quant à la poésie,

  1. Il Convito, tratt. II, ch. XIII.