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Page:Dantin - Contes de Noel, 1936.djvu/22

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CONTES DE NOËL

Elle le conduisit vers la table et découpa pour lui une tranche de tourtière, qu’il se mit à dévorer avidement.

— Il tremble encore : lui faudrait du thé chaud. Veux-tu que je lui en fasse une tasse ? ou bien veux-tu partir tout de suite ?

— Fais-lui une tasse de thé. Ça nous porterait pas chance de le laisser ici sans soins.

Elle mit la bouilloire sur la flamme et, en quelques minutes, elle eut le bol fumant, que Laurent fit boire au marmot en soufflant sur les cuillerées.

— Es-tu mieux, à c’t’heure ? s’enquit-il.

— Oui, répondit Cistus.

Mais au même instant il pâlit, ses yeux chavirèrent, et il s’affaissa sur lui-même. Laurent le reçut dans ses bras.

— Bonne Vierge ! dit-il, le v’là sans connaissance !

La jeune fille se précipita. Ils le portèrent sur le banc-lit ; ils ouvrirent sa chemise et lui frottèrent les paumes des mains.

— Quelle malchance pour nous autres ! gémit Alice. L’heure qui avance ! Mais ce pauvre petit garçon ! Peut-être qu’il va revenir tout de suite.

Il demeurait sans mouvement, sans haleine perceptible. Ils lui glissèrent entre les lè-