RÉRI
NE mer de saphir pâle, transparente
comme une source, déferlant sur des
fonds de corail blanc ou rose, où se
jouent des poissons de toutes les teintes de
l’arc-en-ciel. Un roc de lave durcie dont les
siècles ont fait un massif de verdure, étageant
sur ses pentes la flore fougueuse des
tropiques : les palmiers, les acacias, les bananiers,
les pandanus, les lianes emmêlées et
les fougères géantes. Un ciel d’une clarté
de cristal et d’une sérénité d’alcôve, d’où le
soleil semble étreindre la terre, où, la nuit,
des étoiles inconnues à nos bords entourent
la Croix du Sud de myriades de lampes festives.
Une douceur molle de l’air chargé de
tièdes effluves, trempé de pluies fines comme
des rosées, charriant les parfums de
fleurs étranges. Une race mystérieuse aux
origines lointaines, belle comme les bronzes
de Phidias, d’une sauvagerie souriante et
douce, vivant à même les profusions de la
nature, étrangère au travail, aux ambitions
brutales, avec pour seules passions la musique,
les fleurs et l’amour. C’est Tahiti, l’île
enchantée, l’écrin des mers australes, le point