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Page:Dantin - Contes de Noel, 1936.djvu/87

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LA COMÈTE

revolver tendu menaçait toujours. Mais à ce moment même la porte du salon s’ouvrit sur une apparition fantasque.

Le marmot, le petit Henri, l’héritier Van Dighen s’y encadrait.

Réveillé par l’éclat des voix, descendu à tâtons de la nursery, il était là, tout blanc dans sa chemise de nuit, pieds nus, tête ébouriffée, mal conscient encore, ébloui du flot des lumières et se frottant les yeux.

Puis bientôt il distingua l’arbre ; il vit la famille assemblée ; il vit le Père Noël en son costume connu, et, dans sa main, ce précieux joujou, ce bel automatique qu’il avait souhaité si fort ! Et d’instinct il courut à lui avec un cri de joie, le saisit aux genoux, enlaçant sa robe argentée :

— Père Noël ! Père Noël ! donne-le, donne-le moi vite !

Le silence pesa, si possible, encore plus écrasant. Chez les deux compères stupéfaits c’était l’embarras, la colère ; chez les autres, pitié et terreur.

Mais, sans rien remarquer, le petit répétait :

— Donne vite ! Je savais bien que tu l’apporterais. Et il tirait le Père Noël par les pans de