Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/210

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la Divinité, et que toute fonction qu’elle impose tend à la double fin de recevoir et de conférer une pureté non souillée, une divine lumière et une parfaite connaissance des saints mystères. Je voudrais maintenant enseigner d’une manière convenable comment l’Écriture comprend l’ordre sublime des intelligences les plus élevées. Sachons d’abord que cette première hiérarchie est également propre à toutes les natures supérieures, qui, venant immédiatement après leur souverain auteur et placées, pour ainsi dire, au voisinage de l’infini, l’emportent sur toute puissance créée, soit visible, soit invisible.

Elles sont donc très-éminemment pures, non pas seulement en ce sens que nulle tache, nulle souillure ne les avilit et qu’elles ne subissent pas la loi de nos imaginations matérielles, mais surtout parce que, inaccessibles à tout principe de dégradation et douées d’une sainteté transcendante, elles s’élèvent par là même au-dessus des autres esprits, si divins qu’ils soient ; et encore parce qu’elles trouvent dans un généreux amour de Dieu la force de se maintenir librement et invariablement en leur ordre propre, et que nulle altération ne leur peut survenir, la raideur d’une volonté invincible les attachant saintement aux fonctions merveilleuses qui leur furent assignées.

Également elles sont contemplatives ; et par là je ne veux pas dire qu’elles perçoivent les choses intellectuelles au moyen de symboles sensibles, ni que le spectacle de diverses et pieuses images les élève à Dieu ; mais je comprends qu’elles sont inondées d’une lumière qui surpasse toute connaissance spirituelle, et admises, autant que leur nature permet, à la vision de cette beauté suréminente, cause et origine de toute beauté, et qui reluit dans les trois adorables