Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/212

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quelques-unes de ces natures saintes apprenant de natures plus augustes que c’est le Seigneur des vertus célestes et le Roi de gloire qui, sous forme humaine, s’élève dans les cieux[1] ; tantôt quelques autres interrogeant Jésus-Christ en personne, et désirant connaître l’œuvre sacrée de notre rédemption, recueillant les instructions de sa bouche, et informées par lui-même des miracles de sa bonté envers les hommes : c’est moi, dit-il, qui parle justice et jugement pour le salut[2]. Ici j’admire comment les essences que leur sublimité place au-dessus de toutes les autres, éprouvent, aussi bien que leurs subalternes, quelque timidité de désir à l’endroit des communication divines : car elles ne débutent point par dire au Seigneur : Pourquoi vos vêtements sont-ils rougis[3] ? mais elles se questionnent d’abord elles-mêmes, manifestant par là leur projet, leur envie de connaître l’auguste merveille, et ne prévenant pas la révélation progressive des lumières célestes.

Ainsi la première hiérarchie des esprits bienheureux est régie par le souverain initiateur même ; et parce qu’elle dirige immédiatement vers lui son essor, recueillant, autant qu’il se peut, la pureté sans tache qui produit la vive lumière, d’où naît la sainteté parfaite, elle se purifie, s’illumine et se perfectionne ; oui, pure de tout ce qui est infime, brillante des premiers rayons de la lumière, riche et ornée d’une science sublime qu’elle puise à sa source. Même je pourrais bien dire en un mot que cette dérivation de la science divine est tout ensemble expiation, illumination et perfection ; car elle purifie vraiment de toute ignorance, en communiquant à

  1. Psalm., 23, 10.
  2. Isaiæ, 63, 1.
  3. Isaiæ, 1 et 2.