Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/226

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envoyés d’une puissance supérieure. Les premiers portent les volontés immédiates de la divinité, que d’autres reçoivent pour les transmettre à ceux qui viennent ensuite. Car notre Dieu, en qui toutes choses forment une harmonie sublime, a tellement constitué la nature des êtres, soit raisonnables, soit purement intellectuels, et réglé leur perfectionnement, que chaque hiérarchie forme un tout parfaitement organisé et comprend des puissances de trois degrés divers. Même, à vrai dire, chaque degré offre en lui ce merveilleux accord : c’est pour cela sans doute que la théologie représente les pieux séraphins comme s’adressant l’un à l’autre[1], enseignant ainsi avec parfaite évidence, selon moi, que les premiers communiquent aux seconds la connaissance des choses divines.

III. Bien plus, j’ajouterai avec raison qu’on doit spécialement distinguer en toute intelligence humaine ou angélique des facultés de premier, second et troisième degré, correspondant précisément aux trois ordres d’illumination qui sont propres à chaque hiérarchie ; et c’est en traversant ces degrés successifs que les esprits participent, en la manière où ils le peuvent, à la pureté non souillée, à la lumière surabondante et à la perfection sans bornes. Car rien n’est parfait de soi ; rien n’exclut la possibilité d’un perfectionnement ultérieur, sinon celui qui est par essence la perfection primitive et infinie.

  1. Isaiæ, 6.