Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/263

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Père l’aimera, et nous viendrons à lui et ferons notre demeure en lui[1].

Mais par où doit commencer l’accomplissement des augustes préceptes ? Le commencement est sans doute de former dans l’âme ces habitudes qui la disposent à recevoir et à exécuter le reste des enseignements sacrés, de lui ouvrir la route qui mène à l’héritage céleste, de lui conférer une sainte et divine régénération. Car, comme disait notre illustre maître, le premier mouvement de l’âme vers les choses célestes, c’est l’amour de Dieu, et le premier pas dans la voie des commandements, c’est cette régénération ineffable qui introduit dans notre être un principe divin. Or, comme c’est ce principe qui détermine en nous une vie divine, celui qui ne l’a pas encore reçu, ne pourra ni connaître ni accomplir les célestes préceptes. De même, humainement parlant, ne faut-il pas que l’existence précède en nous l’action, puisque ce qui n’est pas n’a ni mouvement ni subsistance même, et que ce qui a l’être, à quelque degré que ce soit, n’est actif et passif que dans les limites de sa propre nature ? Cela me paraît évident.

Contemplons maintenant les symboles du sacrement de la divine régénération. Mais que nul profane ne hasarde ici un regard téméraire ; car des yeux débiles ne se fixeraient pas impunément sur le soleil, et il est dangereux de toucher aux choses qui nous dépassent, la sainte hiérarchie de l’ancienne Loi réprouvant Ozias parce qu’il usurpe les droits lévitiques, Coré parce qu’il s’immisce dans les fonctions d’un ordre supérieur, Nadab et Abiud parce qu’ils ne remplissent pas saintement leur légitime ministère.

  1. Joan., 14, 23.