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DES NOMS DIVINS.


ment des sphères immenses qui roulent dans l’espace. Elle a déterminé la superbe ordonnance, la beauté, la lumière et le séjour fixe des astres et la course des étoiles errantes. Elle a produit ces deux grands luminaires, comme parle l’Écriture[1], qui reviennent pour disparaître périodiquement aux mêmes points de l’horizon ; par où se limitent les jours et les nuits, les mois et les années, qui, à leur tour, marquent la distinction, le nombre, l’ordre et l’étendue des révolutions du temps et des choses du temps.

Mais que ne dirait-on pas du soleil, si l’on voulait considérer à part cet astre radieux ? Car la lumière vient du bon, et elle est une figure de la bonté ; et le bon pourrait se nommer lumière, l’archétype pouvant être désigné par son image. Car, comme la bonté de Dieu infini pénètre tous les êtres, depuis les plus élevés et les premiers jusqu’aux derniers et aux plus humbles, et les surpasse tous, sans que les plus sublimes puissent atteindre son excellence, ni les plus vils échapper à ses étreintes ; comme elle répand sa lumière sur tout ce qui en est susceptible, et crée, vivifie, maintient et perfectionne ; comme elle est la mesure, la durée, le nombre, l’harmonie, le lien, le principe et la fin de toutes choses : tel, image visible et lointain écho de la divine bonté, le soleil, fanal immense, inextinguible, resplendit en tous les corps que peut envahir la lumière, fait briller son éclat et enveloppe le monde visible, la terre et les cieux de la gloire de ses purs rayons. Et si quelques objets n’en sont nullement pénétrés, ce n’est pas qu’il ne puisse les atteindre ou qu’il les frappe trop faiblement, c’est que les objets eux-mêmes ne présentent que des élé-

  1. Gen., I.