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CHAPITRE VI.
DE LA VIE.

Argument. — I. Dieu est la vie d’où procède toute vie. — II. C’est lui qui répand sur les êtres une vie analogue à leur nature respective. III. Et parce qu’il vivifie et féconde ainsi la création tout entière, il est nommé la vie universelle.


I. Maintenant il nous faut louer la vie, cette vie éternelle d’où procède la participation de la vie et toute vie particulière, et d’où la force vitale se répand, en la façon qui leur convient, sur tous les êtres qui la possèdent. C’est d’elle que vient, c’est par elle que subsiste la vie et l’immortalité des saints anges et cette activité inamissible qui les distingue : voilà pourquoi on les nomme impérissables et immortels ; comme aussi on les nomme mortels parce que ce n’est pas d’eux-mêmes qu’ils tirent l’incorruptibilité et la permanence, mais bien de la cause féconde qui donne et conserve toute vie. Et comme, en parlant de l’Être par excellence, nous avons dit qu’il est le fond éternel d’où émane la participation de l’être, de même nous affirmons ici que la vie divine produit et vivifie la participation de la vie, et que toute vie et tout mouvement vital procèdent de ce foyer placé par delà toute vie et tout