n’atteignent pas, il convenait d’assigner la contemplation de ces pures et profondes vérités que recouvrent les saints emblèmes. Quant à notre sensibilité, il convenait de s’adapter à elle, autant pour la guérir que pour relever aux choses divines, et d’imaginer pour cela les diverses fictions du symbolisme religieux. Que ces moyens soient en harmonie parfaite avec nos besoins, c’est ce que démontrent ceux qui, instruits des secrets divins directement et non par les figures, se forgent néanmoins une sorte d’image pour arriver à l’intelligence de ce qu’ils ont entendu.
III. Et l’édifice de cet univers sensible cache, ainsi qu’un voile, les choses invisibles qui sont en Dieu, comme l’a dit saint Paul, et avant lui le Verbe de vérité. Aussi les discours de la théologie font allusion, tantôt à la vie civile et à la législation, tantôt à la vie d’expiation et à l’innocence : ici elle s’exprime d’une façon humaine et moins relevée ; là, d’une manière surnaturelle et plus parfaite. Parfois elle invoque des lois manifestes, et parfois de secrètes ordonnances, mais en s’accommodant toujours aux exigences du sujet qu’elle traite et à la capacité des intelligences qu’elle instruit ; car ses paroles, dans toute leur teneur, contiennent, non point un simple récit, mais une perfection qui communique la vie. C’est pourquoi, au mépris de l’opinion du vulgaire, nous devons pénétrer saintement le sens des sacrés symboles et non les traiter avec irrévérence, puisqu’ils sont la fidèle copie des choses divines et la sensible image d’augustes et surnaturelles réalités. Et non-seulement les intelligibles et adorables splendeurs de l’infini, et en général les choses divines, ont été mystérieusement revêtues de symboles multiples, comme lorsqu’on dit que Dieu incompréhen-