LETTRE DIXIÈME.
Je vous salue, ô âme sainte ! vous êtes mon bien-aimé ; et je vous donne plus volontiers ce titre qu’à tous les autres. Je vous salue encore, ô bien-aimé, si cher à celui qui est véritablement beau, plein d’attraits et digne d’amour. Faut-il s’étonner que le Christ ait dit la vérité, et que les méchants chassent ses disciples des villes, et que les impies se rendent à eux-mêmes la justice qu’ils méritent en se retranchant de la société des saints ? Vraiment les choses visibles sont une frappante image des choses invisibles : car, dans le siècle à venir, ce n’est pas Dieu qui accomplira la séparation méritée, mais les mauvais s’éloigneront eux-mêmes de Dieu. C’est ainsi que, même ici-bas, les justes sont avec Dieu, parce que, dévoués à la vérité et sincèrement détachés des choses matérielles, affranchis de tout ce qui est mal et épris d’amour pour tout ce qui est bien, ils chérissent la paix et la sainteté ; parce que, dès ce monde, ils pré-