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LXXX
INTRODUCTION.

contre les dogmes de la foi par la duplicité : mentir, c’était leur devise. Enfin certains gallicans, ce n’est pas moi qui leur choisis cette compagnie, certains gallicans rédigèrent l’histoire et firent des recherches critiques d’après un système préconçu, et avec le parti pris que leurs adversaires auraient tort, et l’on sait quelles énormes et immenses faussetés ces préoccupations accumulèrent sous la plume d’écrivains ecclésiastiques.

Or le temps ne semble pas encore venu où l’on puisse élever des monuments expiatoires à tous les hommes et à toutes les choses lésées pendant les trois cents ans qui viennent de s’écouler. Quoi qu’elle en pense, la science laïque est moins propre que jamais à cette mission, parce que, dans la généralité de ceux qui la possèdent, elle a reçu une déplorable impulsion, et qu’elle suit et menace de suivre encore longtemps les errements que nous venons de signaler. D’ailleurs la satisfaction doit venir d’où est partie l’injure. Une étroite solidarité pèse sur tous les êtres d’un même ordre, qui participent à la honte comme à la gloire, aux obligations comme aux droits l’un de l’autre. Et parce que des moines apostats et des prêtres de Jésus-Christ ont les premiers contristé l’Église, calomnié ses papes, faussé son histoire et entravé sa législation, il faut peut-être que les prêtres et les moines viennent refaire de leurs mains, à la sueur de leur front, parmi l’humilité et la prière, ce que leurs prédécesseurs ont défait dans la rébellion de leur intelligence, et au mépris des lois de la charité chrétienne et de l’unité catholique. Mais, de notre côté, il s’en faut que nous soyons en mesure d’entreprendre ces restaurations. On nous a ôté les moyens d’être savants, et l’on n’est pas disposé à nous rendre les moyens de le devenir. Nos asiles pacifiques et nos vieux livres nous furent arrachés ; nous n’avons pu les retrouver encore. Et puis, il y a trop de mal dans le présent pour qu’il nous soit permis de songer au passé ; et nous ne sommes pas assez nombreux pour nous occuper d’autre chose que de nos contemporains. Toutefois, nous attendons de la justice de notre