Page:Darby - De la présence et de l’action du Saint-Esprit dans l’église 1844.djvu/140

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sont présentées comme des dons ou non : si ce sont des dons, il ne faut plus, suivant M. Wolff, les chercher aujourd’hui dans l’église, les dons ayant cessé.

Mais il y a encore quelque chose à faire remarquer sur l’emploi des mots. Premièrement le mot χαρισμα est employé très-généralement dans la Parole pour un don gratuit, comme dans Rom. V, 15, où il est employé indifféremment avec δωρεα et χαρις et δωρημα. La différence est que χαρισμα et δωρημα signifient plutôt la chose donnée ; δωρεα et χαρις, le premier la gratuité du don, comme voulant exprimer que c’est un don, et pas autre chose ; le dernier, χαρις, exprime la grâce, le principe en vertu duquel on donne gratuitement.

Il y a quelque chose de plus. M. Wolff distingue (p. 70, 1°), « le don du Saint-Esprit, que reçoit tout fidèle lorsqu’il croit, et les dons surnaturels, qui sont produits par le même Esprit. »

Quoique l’on puisse recevoir maintenant le Saint-Esprit à l’instant même où l’on croit, il est néanmoins évident que les disciples, ayant cru, n’avaient pas reçu le Saint-Esprit pendant la vie de Christ. Il est dit (Jean VII, 3, 9) : il parlait du Saint-Esprit que ceux qui croyaient en lui devaient recevoir ; et Pierre dit aux Juifs : « Repentez-vous et soyez baptisés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit.» Je suppose que c’est là recevoir le Saint-Esprit lors qu’on croit. Or, c’est là δωρεα, le don du Saint-Esprit ; mais ce mot est employé pour désigner le don du Saint-Esprit que Corneille a reçu (Act. X, 45), duquel saint Pierre dit que c’était la même chose