Page:Darby - La Résurrection, vérité fondamentale de l’Évangile.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7

qu’elle aime le bruit et l’éclat, et qu’elle est fréquemment un fruit de l’habitude, une affaire d’entraînement, un moyen d’échapper à de certains malaises de conscience engendrés par la négligence de devoirs tout au moins aussi essentiels ; au lieu d’être l’expression de la vie croissante de Christ en nous et d’une âme pressée par l’amour de Jésus de se consacrer uniquement à son service. Vous êtes satisfaits dans votre œuvre extérieure, et dans le mouvement que vous vous donnez pour étendre, dites-vous, le règne de notre Maître ; soit. Mais il faut plus que cela à un chrétien vivant : altéré de la grâce et de la gloire du Dieu Fort, il ne peut se dire heureux et joyeux que lorsque son âme est pleine de Christ, qu’elle contemple la gloire que le Père lui a donnée, et qu’elle aperçoit tous les trésors de sagesse, de bonté, de puissance et d’amour qui ont été manifestés en Lui.

En annonçant la résurrection de Christ et en y insistant souvent comme il l’a fait dans ses Épîtres, Paul a plus que condamné la négligence des chrétiens à se nourrir de cette doctrine, et toutes les pensées que la sagesse humaine a su enfanter pour justifier cette négligence ; quant à lui-même, on voit que son âme, tout en étant assiégée par le besoin de servir son Maître au dehors, ne négligeait pas de considérer soigneusement Celui en comparaison de l’excellence de la connaissance duquel il estimait toutes choses lui être un dommage, et pour l’amour duquel il s’était privé de tout, Phil, iii. 8. Ce qu’il désirait avec le plus d’ardeur, était de connaître l’efficace de la résurrection de Jésus, et de parvenir de quelque manière que ce fût à la ré surrection d’entre les morts, qui est le prix de la céleste vocation de Dieu en Jésus-Christ. Hélas ! est-ce bien là la pensée et l’affection dominante des chrétiens d’aujourd’hui ? Comprennent-ils ce langage, et aspirent-ils à la même grâce, au même but que ce bienheureux Apôtre ? Quoi qu’il en soit du reste, il est bien évident que Paul découvrait dans la résurrection de son Maître plus qu’une des bases de sa foi (Rom. i, 4), et une certitude de l’expiation des péchés (Rom. iv, 25) ; la résurrection des saints était aussi pour lui plus qu’une simple doctrine. Il voyait dans l’une le sujet,