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ma main. 29Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous[1], et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. 30Moi et le Père, nous sommes un.

31Les Juifs donc levèrent encore des pierres pour le lapider. 32Jésus leur répondit : Je vous ai fait voir plusieurs bonnes œuvres de la part de mon Père : pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ? 33Les Juifs lui répondirent[2]: Nous ne te lapidons pas pour une bonne œuvre, mais pour blasphème ; et parce que toi, étant homme, tu te fais Dieu. 34Jésus leur répondit : N’est-il pas écrit dans votre loi : « Moi j’ai dit : Vous êtes des dieux » ?[AT 1]. 35S’il appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu est venue (et l’écriture ne peut être anéantie), 36dites-vous à celui que le Père a sanctifié, et qu’il a envoyé dans le monde : Tu blasphèmes, parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ? 37Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ; 38mais si je les fais, alors même que vous ne me croiriez pas, croyez les œuvres, afin que vous connaissiez et que vous croyiez[3] que le Père est en moi, et moi en lui.

39Ils cherchaient donc encore à le prendre ; mais il échappa de leur main 40et s’en alla encore au delà du Jourdain, à l’endroit où Jean avait baptisé au commencement, et il demeura là. 41Et plusieurs vinrent à lui, et ils disaient : Jean n’a fait aucun miracle ; mais toutes les choses que Jean a dites de celui-ci étaient vraies. 42Et plusieurs crurent là en lui.

XI. — Or il y avait un certain homme malade, Lazare, de Béthanie, du village de Marie et de Marthe sa sœur. 2(Et c’était la Marie qui oignit le Seigneur d’un parfum et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, de laquelle Lazare, le malade, était le frère). 3Les sœurs donc envoyèrent vers lui, disant : Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. 4Jésus, l’ayant entendu, dit : Cette maladie n’est pas à la mort, mais pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. 5Or Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare. 6Après donc qu’il eut entendu que Lazare[4] était malade, il demeura encore[5] deux jours au lieu où il était. 7Puis après cela, il dit à ses disciples : Retournons en Judée. 8Les disciples lui disent : Rabbi, les Juifs cherchaient tout à l’heure à te lapider, et tu y vas encore ! 9Jésus répondit : N’y a-t-il pas douze heures au jour ? Si quelqu’un marche de jour, il ne bronche pas, car il voit la lumière de ce monde ; 10mais si quelqu’un marche de nuit, il bronche, car la lumière n’est pas en lui. 11Il dit ces choses ; et après cela il leur dit : Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais pour l’éveiller. 12Les[6] disciples donc lui[7] dirent : Seigneur, s’il s’est endormi, il sera guéri[8]. 13Or Jésus avait parlé de sa mort ; mais eux pensaient qu’il avait parlé du dormir du sommeil. 14Jésus leur dit donc alors ouvertement : Lazare est mort ; 15et je me réjouis, à cause de vous, de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui. 16Thomas donc, appelé Didyme[9], dit à ses condisciples : Allons-y, nous aussi, afin que nous mourions avec lui.

17Jésus étant donc arrivé trouva qu’il était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. 18Or Béthanie était près de Jérusalem, à une distance d’environ quinze stades. 19Et plusieurs d’entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie, pour les consoler au sujet de leur frère. 20Marthe donc, quand elle eut ouï dire que Jésus venait, alla au-devant de lui ; mais Marie se tenait assise dans la maison. 21Marthe donc dit à Jésus : Seigneur, si tu eusses été ici mon frère ne serait pas mort ; 22[mais] même maintenant je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. 23Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera. 24Marthe lui dit : Je sais qu’il ressuscitera en la résurrection, au dernier jour. 25Jésus lui dit : Moi, je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, encore qu’il soit mort, vivra ; 26et quiconque vit, et croit en moi, ne mourra point, à jamais. Crois-tu cela ? 27Elle lui dit : Oui, Seigneur, moi je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde. 28Et ayant dit cela, elle s’en alla et appela secrètement Marie, sa sœur, disant : Le maître[10] est venu, et il t’appelle. 29Celle-ci, aussitôt qu’elle l’eut entendu, se lève promptement et s’en vient à lui. 30(Or Jésus n’était pas encore arrivé dans le village ; mais il était au lieu où Marthe l’avait rencontré). 31Les Juifs donc qui étaient avec Marie[11] dans la maison et qui la consolaient, ayant vu que Marie s’était levée promptement et était sortie, la suivirent, disant : Elle s’en va au sépulcre pour y pleurer. 32Marie donc, quand elle fut venue là où était Jésus, et qu’elle l’eut vu, se jeta à ses pieds, lui disant : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. 33Jésus donc, quand il la vit pleurer, et les Juifs qui étaient venus avec elle, pleurer, frémit[12] en [son] esprit, et se troubla, et dit : Où l’avez-vous mis ? 34Ils lui disent : Seigneur, viens et vois. 35Jésus pleura. 36Les Juifs donc dirent : Voyez comme il l’affectionnait. 37Mais quelques-uns d’entre eux dirent : Celui-ci, qui a ouvert les yeux de l’aveugle, n’aurait-il pas pu faire aussi que cet homme ne mourût pas ? 38Jésus donc, frémissant encore en lui-même, vient

  1. Ps. LXXXII, 6.
  1. ou : toutes choses.
  2. R. aj. : disant.
  3. pl. lisent : afin que vous sachiez et que vous connaissiez.
  4. litt. : qu’il.
  5. litt. : alors.
  6. R. : Ses.
  7. R. om. : lui.
  8. litt. : sauvé.
  9. ou : Jumeau.
  10. comme I, 39.
  11. litt. : avec elle.
  12. frémir, ici, c’est l'expression de la peine profonde, mêlée d’indignation, produite dans l’âme du Seigneur à la vue du pouvoir de la mort sur l’esprit de l’homme.