Page:Darby - Le Nouveau Testament 1859.djvu/15

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« parole », malgré sa forme féminine ; l’usage ôte d’ailleurs, en grande partie, l’inconvénient que peut avoir cette forme.

Après quelques hésitations, nous avons conservé le mot grec évangile, au lieu de nous servir des expressions bonne nouvelle ou heureux message, qui, bien qu’elles eussent donné plus exactement le sens du grec, nous ont paru trop dures et trop familières à la fois.

Mais cet emploi que nous avons fait du mot évangile, n’est pas sans danger, et exige que nous attirions l’attention du lecteur sur le sens propre de ce mot, ainsi que sur quelques faits qui s’y rattachent. On dit volontiers : prêcher l’évangile, ceci ou cela n’est pas l’évangile ; et on entend par « évangile » un certain système de doctrine. Cependant ce mot signifie proprement un « heureux message », « de bonnes nouvelles apportées par quelqu’un ». Ainsi, quand Timothée a apporté à Paul de bonnes nouvelles de la foi et de l’amour des Thessaloniciens (1 Thess. III, 6), il est dit de lui qu’il a évangélisé à Paul la foi et l’amour des Thessaloniciens. D’un autre côté, ainsi que le mot Christ employé d’abord comme titre, dans le sens de « l’Oint », est devenu un nom-propre, de même, la bonne nouvelle par excellence, la bonne nouvelle de l’amour de Dieu et de son intervention en Christ pour sauver les hommes, est appelée « la bonne nouvelle », « l’évangile ». – Il importe que le lecteur, lorsqu’il rencontre ces expressions, ne perde pas de vue l’idée de la communication d’une bonne et heureuse nouvelle de la part de Dieu, et qu’il se souvienne aussi que le mot εύαγγέλιον, évangile, est employé pour désigner différentes bonnes nouvelles ou heureux messages. Quand, par exemple, il nous est parlé de « l’évangile du royaume », c’est-à-dire, de la bonne nouvelle, que Dieu allait établir son royaume sur la terre, il