Page:Darby - Le Nouveau Testament 1859.djvu/16

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s’agit d’une bonne nouvelle toute différente de celle de l’intervention de Dieu en grâce pour le salut. Il faut remarquer aussi que, lorsque nous trouvons l’expression « l’évangile de Dieu », la Parole veut nous parler de Dieu comme de la Source de la bonne nouvelle, tandis que, lorsque nous rencontrons celle de « l’évangile de Christ », Christ est présenté comme étant le sujet de cet évangile : d’autres locutions analogues ne passeront pas inaperçues pour le lecteur attentif. Nous devons ajouter que le mot εύαγγέλιον, évangile, n’est pas commun à tous les écrivains sacrés, et qu’on ne le trouve pas dans le texte grec de Luc, de Jean, de Jacques, ni de Jude. Pierre ne l’emploie qu’une fois ; dans Paul, ce grand héraut de la bonne nouvelle, nous le rencontrons, au contraire, très-fréquemment, mais avec des acceptions différentes. Matthieu s’en sert quatre fois, et toujours en le joignant aux mots « du royaume ». De tous les évangélistes, Marc est le seul qui emploie ce mot plusieurs fois dans le sens qui nous est le plus familier aujourd’hui, et ceci s’explique facilement par le fait que Marc s’occupe particulièrement de Christ comme annonçant la Parole, et qu’il ne fait aucune mention des circonstances qui ont accompagné la naissance du Sauveur, commençant par l’évangile lui-même, et terminant son récit parla mission que le Seigneur confie à ses disciples, sans donner, comme les autres évangélistes, un caractère particulier à cette mission. Il dit simplement : « Allez par tout le monde, prêchez l’évangile à toute la création. » Le lecteur remarquera toutefois que, même dans Marc, l’expression « évangile » n’est pas employée indépendamment de l’idée de la venue du royaume, car il est dit : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu s’est approché ; repentez-vous et croyez à l’évangile. » Cette venue du royaume est bien