Page:Darby - Le Nouveau Testament 1859.djvu/7

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version latine, on peut dire, pour autant que nous le savons du moins, que tous les traducteurs modernes du Nouveau Testament ont pris jusqu’ici pour base de leur travail le texte appelé « texte reçu de tous », ou un texte encore moins correct. Or ce texte reçu ne repose que sur un nombre très-restreint de manuscrits. La critique était peu avancée à l’époque où il fut publié. Les craintes aussi des personnes qui désiraient que la foi commune ne fût pas ébranlée, empêchèrent que la question de l’exactitude du texte ainsi présenté, fût soulevée. Mais dès lors, plusieurs centaines de manuscrits, dont quelques-uns d’une très-haute antiquité, ont été examinés et comparés avec soin : on a pu ainsi corriger les fautes que des copistes avaient introduites dans les 13 manuscrits d’Étienne, ou qui, de toute autre manière, avaient passé dans le « texte reçu ». Les savants, qui ont ainsi employé leur temps et leur sagacité à purifier le texte des fautes qui s’y étaient glissées par l’incurie ou la présomption des hommes, ont formé un texte corrigé, en classant, d’après divers systèmes, et en jugeant, chacun à son point de vue particulier, les nombreux manuscrits actuellement connus.

Nous nommerons ici les principaux d’entre ces savants. Le premier peut-être qu’on doive signaler est Bengel qui a proposé le principe, bien mis à profit plus tard, d’une classification des manuscrits en diverses familles. Ensuite vient Mill, qui a accumulé un nombre immense de variantes en examinant les manuscrits qu’il trouva dans les diverses bibliothèques de l’Europe. Après lui Wetstein a ajouté encore beaucoup d’autres variantes, et a publié une édition d’une grande valeur critique. Puis Griesbach, Scholz, Tischendorf, Lachmann ont mis à profit les ressources fournies par leurs prédécesseurs dans ce champ de travail, en faisant