Aller au contenu

Page:Darby - Les souffrances du Christ.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Lui seul. Mais nous devons passer à d’autres parties des souffrances de Christ, car je ne puis ici qu’indiquer brièvement les causes et le caractère de ces souffrances.

Le péché lui-même a dû être pour le Seigneur une source continuelle de douleur. Si Lot affligeait son âme juste de tout le mal qu’il voyait et entendait, lui si éloigné de Dieu par sa marche, que n’a pas dû souffrir le Seigneur quand il a passé au travers de ce monde ! Je ne doute pas qu’étant toujours parfaitement à la place où Dieu voulait qu’il fût, le Sauveur n’ait été, non pas dans une certaine mesure seulement, mais par la nature même de ses sentiments, plus calme que l’homme juste de Sodome : néanmoins il était angoissé par le péché. « Il les regarda tout à l’entour avec colère, étant attristé de l’endurcissement de leur cœur » (Marc III, 5). Son amour parfait était ici, sans doute, un soulagement pour lui, mais cet amour n’ôtait pas la souffrance qu’il adoucissait. Si à ces mots : « Ô génération incrédule et perverse, jusques à quand vous supporterai-je ? » — il ajoute : « Amène ici ton fils » (Luc IX, 41), l’incrédulité n’en était pas moins sentie par lui. Cependant il était dans une terre aride, altérée et sans eau, et il en avait le sentiment alors même que son âme était remplie aussi comme de moëlle et de graisse. Plus il était saint et plus il aimait, et plus le péché était affreux pour lui, le péché dans lequel son peuple aussi marchait « comme des brebis sans pasteur ».

Les douleurs des hommes, également, étaient par le cœur celles de Jésus. « Il a porté leurs langueurs et leurs maladies ». Quelqu’affliction, quelque douleur qu’il ait rencontré dans son chemin, il n’en est aucune qu’il n’ait porté sur son cœur comme sienne : « dans toutes leurs angoisses, il a été en angoisse ». Ce n’était pas à la légère que, même comme un homme vivant, il appliquait le remède : il portait dans son âme ce qu’il ôtait par sa puissance, — (car tout était le fruit du péché dans l’homme) — seulement c’était en grâce. Il