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Page:Darby - Les souffrances du Christ.djvu/16

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porta le péché lui-même aussi, mais ceci, nous l’avons vu, eut lieu sur la croix ; ce fut l’obéissance, et non pas la sympathie. Dieu le fit être péché pour nous, lui qui ne connut pas de péché : tout le reste, c’étaient les sympathies de l’amour bien que ce fût la souffrance. L’amour a amené Jésus à la croix, nous le savons, mais dans ses souffrances sur la croix il n’eut pas la joie présente d’un service d’amour. Sur la croix, il n’avait pas affaire avec l’homme, mais en obéissance, il souffrait à sa place, et pour lui, de la part de Dieu. La souffrance était donc sans mélange, sans adoucissement : la croix n’était pas pour Jésus l’activité de sa bonté, mais l’abandon de Dieu ; mais toutes ses souffrances dans ses voies envers les hommes, quelles qu’elles aient été, ont été le fruit direct de l’amour qui agissait d’une manière sensible sur son âme ; il sentait pour d’autres, et à leur sujet ; et dans un monde de péché, ce sentiment se traduisait pour lui en souffrance constamment, — mais ce sentiment, c’était l’amour. Puissent nos âmes en goûter la douceur ! En échange de son amour, le Sauveur a pu être haï ; mais l’exercice actuel et présent de l’amour a une douceur et un caractère qui lui sont propres et qu’aucune forme des souffrances dont il peut être la source, ne lui ôte jamais : et en Jésus cet exercice a été parfait. Je ne veux pas dire certainement qu’une juste indignation ne remplissait pas son âme quand l’occasion l’appelait et que cette sainte colère éclatait en malédictions telles que l’amour parfait seul peut en prononcer. Que dût-il éprouver, en effet, pour ceux qui enlevaient la clef de la connaissance et qui, mon seulement n’entraient pas eux-mêmes, mais encore s’opposaient à ce que d’autres entrassent. Une juste indignation n’est pas de la souffrance ; mais l’amour qui en est la source, — là où elle est juste — la revêt de son propre caractère.

Une autre source de douleur — (car à quelle coupe d’amertume Christ n’a-t-il pas bu ?) — était peut-être plus humaine, mais non moins vraie : je veux parler de cette vio-