re une réflexion. Il se plaint de ce que je dis « nous, » en parlant de l’état de l’Église, de ses misères et de sa ruine. Lui, dit-il, a été fidèle ; soit, je ne le nie pas, j’en bénis Dieu. Mais pour mon compte, pauvre et misérable que je me connais moi-même, j’aime mieux m’identifier avec les douleurs, les misères, la chute même de toute l’Église. Je désire ne pas y ajouter m’a propre infidélité ; mais quand même j’aurais marché comme ces trois hommes, Noé, Daniel et Job, j’aimerais mieux dire avec l’un d’entr’eux : « Seigneur, à nous est la confusion de face, à nos rois, à nos principaux et à nos pères, parce que nous avons péché contre toi. Les miséricordes et les pardons sont du Seigneur notre Dieu ; car nous nous sommes rebellés contre lui, et nous n’avons point écouté la voix de l’Éternel notre Dieu, pour marcher dans ses lois qu’il a mises devant nous. » (Daniel, ix, v. 9, 10).
Si je sais apporter peu de profit, peu de force à ce qui est tombé, du moins tout en évitant le mal, j’y apporterai mes pleurs, mes sympathies et mon témoignage, ce que l’Esprit de Christ me semble aussi apporter. Au reste la fidélité individuelle n’empêche pas qu’on sente malgré soi l’effet de l’infidélité du corps dont on fait partie.
Quoique Josué et Caleb aient à la fin moissonné l’effet de leur fidélité, ils ont éprouvé aussi pendant le trajet du désert l’effet de l’incrédulité de l’assemblée ; toutefois non pas sans recevoir des consolations et une force dans leurs cœurs, dont ne jouissait pas le reste du peuple. Les membres du même corps doivent souffrir de la misère des autres membres par amour, par