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AFRICAINE.

ou cherchaient à en enlever les galons. Cependant nos conducteurs eurent pitié de nous ; ils firent éloigner les chiens et la foule des curieux qui nous avaient déjà fait souffrir autant que les épines qui avaient déchiré notre peau. Les chefs du camp, nos guides, et quelques bonnes femmes s’occupèrent ensuite à nous trouver de quoi souper. On nous donna de l’eau en assez grande quantité, et sans nous la faire payer ; on nous vendit du poisson séché au soleil, et quelques jattes de lait aigre, mais le tout à un prix assez raisonnable.

Dans ce camp, il se trouvait un Maure qui avait autrefois connu mon père au Sénégal, et qui parlait un peu français ; aussitôt que le Maure l’eut reconnu, il s’écria : tiens toi Picard ! ni a pas connaître moi Amet ? à ces sons français sortis de la bouche d’un Maure, nous fûmes tous ravis d’éton-