Page:Dard - La chaumière africaine, 1824.pdf/238

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
225
AFRICAINE.

Sénégal le plutôt possible. Il y alla, et je me trouvai à la tête de toute l’habitation. Mais un grand malheur nous menaçait, nous ne pûmes l’éviter : six des nègres cultivateurs qu’on avait loués à mon père, désertèrent pendant la nuit et emmenèrent avec eux notre petit bateau. J’en fus extrêmement affligée. Je dis aussitôt au vieil Étienne, de passer le fleuve à la nage et d’aller prier le stationnaire de Babaguey, de lui prêter son Canot pour porter à mon père qui était encore au Sénégal, cette triste nouvelle. Ce bon nègre fut bientôt de l’autre côté de l’eau, d’où il se rendit auprès de M. Lerouge (c’est le nom du stationnaire) qui lui prêta son canot. Le soir, nous le vîmes revenir avec mon père, qui alla sur le champ à la recherche des nègres fugitifs. Mon père passa trois jours entiers dans le pays de Gandiolle et de Touby, qui avoisinent notre île ; mais toutes ses