Page:Dard - La chaumière africaine, 1824.pdf/251

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
238
LA CHAUMIÈRE

l’île de Babaguey, qui se battait avec le nôtre. Étienne les sépara avec un bâton ; et l’animal furieux qui venait de nous causer tant de frayeur, prit la fuite par le trou qu’il avait fait pour s’introduire chez nous. Nous bouchâmes ce trou et nous allâmes nous recoucher, mais sans pouvoir nous rendormir. Le lendemain matin, mon père arriva du Sénégal ; nous lui racontâmes la frayeur que nous avions eue dans la nuit, et sur-le-champ il se mit à réparer les murs de notre chaumière.

Nous étions au commencement de mai ; la récolte du coton était entièrement finie ; mais elle ne nous avait pas produit autant que nous avions espéré. Les pluies n’avaient pas été abondantes l’année précédente, ce qui fut cause du peu de développement que prirent nos cotonniers. Nous vîmes alors qu’il fallait encore plus économiser que jamais, pour pouvoir pas-