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AFRICAINE.

vertures avec des étoupes et du suif qu’un vieux matelot avait eu la précaution de prendre en quittant la Frégate. À midi, la chaleur devint si forte, si excessive, que plusieurs de nous crurent toucher à leur dernier moment. Les vents brûlans du désert venaient jusqu’à nous ; et les sables fins dont ils étaient chargés, avaient pour ainsi dire obscurci la transparence de l’atmosphère. Le soleil présentait un disque rougeâtre ; toute la surface de l’Océan devint nébuleuse, et l’air que nous respirions, déposait partout un sable très-fin, une poussière très-déliée qui pénétraient jusqu’à nos poumons déjà dessèchés par une soif ardente. Cet état d’angoisse dura jusqu’à quatre heures du soir ; alors la brise de nord-ouest vint nous apporter un peu de soulagement. Quoique les besoins que nous ressentions et surtout celui d’appaiser la soif ardente qui nous dévorait