Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/101

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reusement, on venait de lui indiquer un bon remède : le marc de café. Ah ! s’il avait su ça huit jours plus tôt…

― C’est au moins votre voisin, M. Dubois, qui vous a donné ce remède-là ? a demandé mon père en souriant malignement.

― Dubois ? Cette canaille ? Ah ! bien oui ! Il aurait bien mieux aimé les voir crever tous les uns après les autres, mes dindons !… Ah ! le brigand ! Et dire qu’on l’a nommé maire de la commune ! C’est la ruine du pays ! La ruine !… Depuis qu’il est maire, les vagabonds vont se baigner tout nus dans la mare et l’on ne rencontre que des chiens enragés dans les rues… C’est une calamité !

Mon père a laissé le vieux déblatérer à son aise contre Dubois ― sa bête noire ― puis se doutant bien qu’il y avait anguille sous roche, il a cherché à savoir ce qui avait pu le pousser à nous faire une visite. Le père Toussaint, contre son habitude, a été très franc. Il était venu nous proposer un traité d’alliance, tout simplement. Convaincu que la guerre tournait mal et que les Prussiens ne mettraient pas six mois pour arriver à Paris, il était d’avis qu’on pouvait avoir besoin les uns des