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BAS LES CŒURS
I
La guerre a été déclarée hier. La nouvelle en est parvenue à Versailles dans la soirée.
M. Beaudrain, le professeur du lycée qui vient me donner des leçons tous les jours, de quatre heures et demie à six heures, m’a appris la chose dès son arrivée, en posant sa serviette sur la table.
Il a eu tort. Moi qui suis à l’affût de tous les prétextes qui peuvent me permettre de ne rien faire, j’ai saisi avec empressement celui qui m’était offert.
— Ah ! la guerre est déclarée ! Est-ce qu’on va se battre bientôt, monsieur ?
— Pas avant quelques jours, a répondu M. Beaudrain avec suffisance. Un de mes amis, capitaine d’artillerie, que j’ai rencontré en