Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/115

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jamais à la place des autres. ― Dame, la sensibilité, c’est beau, mais ça mène loin ; » ― le vieux adoucit sa voix pour appeler son chien :

— Toutou, tou, tou…

Ça fait un drôle d’effet. On pense à du miel dans du vinaigre…


Germaine apporte un journal.

— Monsieur, le journal vient d’arriver. On dit qu’il y a des nouvelles.

Ma sœur s’empare de la feuille de papier.

— Lis à haute voix, dit mon père.

— « D’après les renseignements qui nous sont parvenus d’une source particulière, mais en laquelle nous avons une entière confiance, de graves événements se seraient accomplis, le 1er septembre, que notre correspondant désigne comme le troisième jour de combat.

« Le maréchal Mac-Mahon, après avoir été renforcé par le corps du général Vinoy, a livré un combat dans lequel nos armes auraient remporté un éclatant succès. Les Prussiens seraient vaincus, culbutés, et trente canons leur auraient été enlevés.

« Enfin, si le document que nous recevons est exact, le mot « massacre » appliqué à l’ar-