Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/124

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IX


Nous sommes en république, et ça se voit : on a enlevé l’aigle du drapeau de la mairie et on l’a remplacé par un fer de lance ; on a effacé le mot Impérial du fronton des édifices et on appelle l’Empereur « Badinguet ».

— C’est un beau spectacle, répète mon père dix fois par jour, que celui de cette révolution pacifique.

— En effet, approuve M. Beaudrain ; on pouvait redouter tant de violences, de désordres…

— Et contre qui, diable, aurait-on pu exercer des violences ? demande en riant le père Merlin qui est venu nous voir, en passant. Pas contre la basse-cour impériale, je crois. Elle a pris sa volée assez vite pour mettre ses plumes à l’abri. Et, quant à la simple canaille bonapartiste, à moins d’aller la canarder par les soupiraux des caves où elle s’est cachée…