Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/125

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— Le fait est, dit généreusement M. Beaudrain, qu’on ne voit plus monsieur Pion, depuis quelques jours.

Le père Merlin sourit.

— Il aura trouvé, dit mon père, que l’écho manque ici lorsqu’il pousse ses cris de : « Vive l’Empereur ! »

— Ah ! bah ! fait le père Merlin, très étonné. Il me semble pourtant que vous ne vous entendiez pas mal, ces jours derniers. Je traversais la rue, l’autre jour, juste comme vous poussiez en chœur un hurrah en l’honneur de son ex-majesté ; je crois même avoir reconnu la jolie voix de mademoiselle ― ainsi, d’ailleurs, que celle de messire Jean.

Je baisse la tête, tout confus ; c’est vrai, j’ai crié : « Vive l’Empereur » ! C’est honteux. Louise, par bonheur, trouve une excuse.

— Nous avons eu confiance en lui jusqu’à Sedan.

— Oui, jusqu’à Sedan, appuie mon père. Sedan nous a ouvert les yeux. Mais vous savez bien, monsieur Merlin, que je n’ai jamais été ce qu’on appelle un césarien.

— Moi non plus, affirme M. Beaudrain.