Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/13

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partant pour Sainte-Hélène et prononçant ces mots : « Ô France… »

Le professeur m’a coupé la parole d’un geste brusque ; et, passant la main droite dans son gilet, la main gauche derrière le dos, il a murmuré d’une voix lugubre en levant les yeux au plafond :

― « Ô France, quelques traîtres de moins et tu serais encore la reine des nations ! »…

― C’est sur le Bellérophon, n’est-ce pas, monsieur, que l’Empereur était embarqué ?

― Je vous apprendrai cela plus tard, mon ami. Pour le moment, nous n’en sommes qu’à l’histoire grecque… à la Tyrannie des Trente… Mais donnez-moi votre devoir.

J’ai tendu sans peur la feuille de papier. M. Beaudrain me l’a rendue dix minutes après avec un trait de crayon bleu à la onzième ligne et une croix en marge :

― Un non-sens, mon ami, un non-sens. Hier, vous n’aviez qu’un contre-sens. Somme tout, ce n’est pas mal, car le passage n’est pas commode. Je m’étonne que vous vous en soyez si bien tiré.

Ça ne m’étonne pas, pour une bonne raison : je copie tout simplement mes versions, depuis